Les œuvres vidéos que je propose cette année pour le Festival du Film Européen de Houlgate, s’intitule Traversées. Une sélection d’œuvres d’artistes internationnaux qui abordent différentes manières de questionner notre rapport au paysage et à la nature.
Les vidéo seront installées sur l’écran du cinéma avant et après chaque projection des films du festival.
Traversées
Allegory of Earth and Water – Salvatore Insana (IT) – ’50 – 2022
Allegory of Earth and Water, est un voyage audiovisuel porté par le pouvoir mystique des elements naturels. Ce montage de found footage a été réalisé à partir de films d’études géologiques réalisés par ENI, la compagnie pétrolière italienne, en Iran, à partir de la fin des années 1950.
The monk – Paulius Sliaupa (LT) – 12’15 – 2021
The Monk évoque, avec douceur et poésie, l’évolution du rapport de l’homme à la nature, les conséquences de ce changement sur nos modes de vie et le sentiment de perte et d’aliénation qui l’accompagne. En référence au tableau de Caspar David Friedrich «Le moine au bord de la mer» (“The Monk by the Sea”), cette œuvre invite les regardeur·euses à faire l’expérience d’une forme de sublime contemporain.
A piano plays in another room and it’s raining – Paul Valentin (FR) – 16’40 – 2021
Cette vidéo accompagne la déambulation d’une machine robotisée dans le dédale d’un monde numérique ultraréaliste, évoquant les coulisses d’un studio de cinéma hors des heures de tournage. Le·a spectateur·ice adopte le point de vue subjectif d’une caméra automatisée qui n’est plus simple
outil mais protagoniste. Exploration métaphorique, cette œuvre questionne le rapport de l’humain à la machine, mais aussi ce qui se cache derrière les apparences lorsque l’on s’aventure dans l’envers du décor.
36 000 – Pierre Villemin (FR) – 6’28 – 2022
Comme nos ancêtres préhistoriques « battaient la campagne » pour survivre, cueillir, chasser, un personnage se déplace dans le paysage pour éprouver des sensations augmentées par le traitement de l’image, qui joue sur les trajectoires de ses mouvements.
Il y a environ 36000 ans, nos ancêtres laissaient leurs premiers dessins dans leurs grottes, témoignant de leurs observations et de leur passage. Ce film tente de poursuivre leur œuvre en utilisant la technologie numérique.
Trajectory 2 – Cyril Galmiche (FR) – 3’30 – 2019
Réalisé au Japon pendant la saison du o-hanami, ce projet présente simultanément 16 plans séquence reproduisant une même suite de gestes. Filmées avec un smartphone dans différents lieux, les images sont conçues comme des capsules de temps et d’espace capturant le sentiment de nostalgie pour les choses éphémères inspiré à l’artiste. Ce panorama de paysages tend, par la répétition rituelle, vers l’accomplissement du « geste parfait », philosophie de l’artisanat japonais appliqué à la vidéo.
Human walkers in motion – Ethann Néon (DE) – 11’ – 2020
La marche habite notre être et régit notre espace social. Côte à côte ou face à face, elle implique un échange.
Lorsque tous ces pas s’additionnent, une harmonie cachée se crée. En renouant avec le travail d’Eadweard Muybridge, ce film nous projette dans le rythme frénétique des pas de 50 marcheurs, au coeur d’une véritable symphonie urbaine improvisée.